Impression UV grand format : la personnalisation devient le bras armé de la relocalisation
19/01/2024
LeEn permettant de réaliser des impressions de qualité sur tous types de matériaux, le jet d’encre UV répond à la demande croissante pour des produits personnalisés. C’est également un puissant levier pour engager la relocalisation de la production industrielle. Pour Alain Greiner, le président de swissQprint France, « un marché considérable est à saisir et les conditions de la réussite sont désormais réunies ». Il nous livre son analyse.
La personnalisation, qu’est-ce que c’est ?
Alain Greiner – Au-delà de l’impression de documents personnalisés à laquelle on pense spontanément, la personnalisation est une tendance de fond qui touche tous les secteurs d’activité. Le marketing de masse est en fort recul et la personnalisation est devenue un axe fort de développement. Les marques de prêt-à-porter changent leurs collections quasiment tous les mois, voire toutes les semaines, certains hôtels revoient chaque année la décoration de leurs chambres de fond en comble et les fabricants de PLV ou de décors événementiels rivalisent pour créer des concepts uniques, vecteurs d’une expérience client originale. Bref, dans la mode, dans la décoration d’intérieur, dans la communication visuelle, mais aussi dans des secteurs comme l’automobile, le jouet ou l’électroménager, la personnalisation est en forte demande.
Les prestataires équipés de tables d’impression jet d’encre UV sont dans une position privilégiée pour répondre à cette demande. L’impression UV permet en effet d’imprimer et de réaliser des effets de texture sur une très large gamme de matériaux. La technologie que nous avons mis au point chez swissQprint permet notamment de traiter des matériaux comme le verre ou l’inox, sur lesquels l’accroche est traditionnellement difficile. La dépose sélective d’un primaire d’accroche permet d’imprimer sur une vitre ou un miroir, sans laisser de traces sur le reste de la surface. Et la technologie swissQprint est aussi efficace sur des matériaux souples que sur des matériaux rigides. Il est donc possible de s’adapter à tous les cas de figure.
En quoi la personnalisation est-elle un atout ?
Alain Greiner – On ne mesure pas toujours à quel point la personnalisation peut être un accélérateur des ventes. J’ai en tête l’exemple d’un industriel français produisant des produits électroménagers, notamment des pèse-personnes et des balances de cuisine. Cet industriel avait délocalisé sa production en Chine. Il y a plusieurs années, pour redonner de l’attrait à ces produits assez standardisés dont les ventes plafonnaient, l’équipe produit a fait appel à des artistes pour redessiner la surface vitrée du produit, en y apportant de la personnalité et de la couleur. Les balances de cuisine sont devenues peu à peu des produits de décoration, en série limitée, à accrocher au mur d’une cuisine, avec autant de visuels imprimés sur la vitre de la balance que d’ambiances à proposer. Les ventes ont doublé en l’espace de quelques mois.
De la même manière, la personnalisation ouvre de nouvelles possibilités aux cuisinistes, pour créer des éléments de cuisine originaux, s’intégrant de façon plus harmonieuse à l’ambiance et à la décoration du domicile, à l’heure où les cuisines sont de plus en plus souvent ouvertes et où les clients demandent une continuité entre cuisine et séjour. C’est un atout maître pour les cuisinistes, désormais en mesure d’aller à contre-courant des grandes enseignes proposant des cuisines standardisées et contre lesquelles il est souvent difficile de rivaliser sur les prix.
Pouvez-vous citer d’autres exemples ?
Alain Greiner – Je pense à la Confiserie des Hautes-Vosges, une PME familiale qui produit des bonbons vendus sur les marchés de Noël de l’Est de la France. L’entreprise s’est équipée l’année dernière d’une table d’impression jet d’encre UV swissQprint Nyala 4, pour imprimer des visuels personnalisés sur les boîtes métalliques dans lesquelles les confiseries sont conditionnées. Des boîtes personnalisées sont désormais réalisées pour chaque marché de Noël, avec le nom de la ville et une image représentant un monument emblématique du lieu. L’entreprise travaille également avec des comités d’entreprise, pour lesquels elle réalise des boîtes de bonbons personnalisées à distribuer comme cadeaux de fin d’année.
En plus de l’attrait que représente la personnalisation des boîtes, l’adoption d’une table d’impression a amené l’entreprise a repenser ses méthodes. Réalisée en interne, l’impression des boîtes permet de produire juste la quantité nécessaire. De très courtes séries sont désormais réalisées à des coûts compétitifs. Les réassorts sont possibles dans des délais très courts, ce qui permet d’éviter les stocks et de dire adieu aux invendus. L’opération est donc vertueuse, tant sur le plan financier que sur le plan environnemental.
Personnaliser et relocaliser, même combat ?
Alain Greiner – C’est en effet une réalité qui s’impose de plus en plus clairement. Se fournir en Asie oblige à acheter en grandes quantités des produits standardisés, ne serait-ce que pour amortir les frais d’approche. Or ces frais sont en forte progression depuis deux ans, conséquence notamment de la flambée des prix de l’énergie. Par ailleurs, une telle approche oblige à stocker, à l’heure où financer des stocks devient de plus en plus onéreux, inflation des taux bancaires oblige.
Nous vivons actuellement une période de grande contradiction. Nous voulons de la traçabilité, des produits sans PVC, à l’empreinte carbone faible, donc avec peu de transport. Mais jusqu’à récemment, le surcoût engendré par une production locale est resté un obstacle et l’équation économique continuait de pencher vers une production dans des pays low cost. Mais l’explosion du coût des matières premières, de l’énergie, du transport et du stockage inversent aujourd’hui le rapport de force. Désormais, l’écart de coût de revient entre produits manufacturés en grande série en Asie et produits personnalisés réalisés localement se comble et les avantages de la personnalisation peuvent désormais s’exprimer pleinement.
Les bénéfices de la personnalisation ne sont plus à prouver et l’équation économique penche de plus en plus favorablement aujourd’hui vers une production relocalisée.
Quelle attitude les prestataires doivent-ils adopter ?
Alain Greiner – Le monde de l’impression jet d’encre UV grand format et celui de la production industrielle se rencontrent peu à l’heure actuelle. Or je suis persuadé depuis longtemps que c’est dans l’impression personnalisée voire individualisée de produits industriels que l’impression jet d’encre UV a le plus de potentiel à exprimer. C’est pourquoi les prestataires équipés de tables d’impression grand format sont dans une position unique pour provoquer cette rencontre.
Les bénéfices de la personnalisation ne sont plus à prouver et l’équation économique penche de plus en plus favorablement aujourd’hui vers une production relocalisée. C’est donc aux prestataires de sortir des marchés traditionnels de la communication visuelle et d’aller démontrer les capacités du jet d’encre UV dans la décoration d’intérieur, dans le mobilier et dans la production manufacturée. Un marché considérable est à saisir et les conditions de la réussite sont désormais réunies.
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